Didier Petit – Habere

Didier Petit

Habere

1er avril – 3 juin 2016

Le CAIRN centre d’art présente du 1er avril au 3 juin 2016 l’exposition Habere de Didier Petit. Ce projet est le fruit du travail des derniers mois réalisé par l’artiste en résidence au CAIRN centre d’art à savoir 100 dessins, en papiers découpés de coquillages, chacun représenté à l’échelle 1. Cette importante série est inspirée par les collections d’histoire naturelle et les caractéristiques géologiques du Géoparc de Haute-Provence sur lesquelles l’artiste porte un regard graphique et poétique.

Habere :

Infinitif du verbe Habeo

[posséder, être maître, contenir, porter en soi, sur soi, occasionner, susciter un sentiment, ressentir une émotion, prendre et garder, tenir un territoire, une fonction, un Etat et l’administrer, savoir, connaître (avoir à l’esprit), traiter (quelqu’un, quelque chose), tenir pour, regarder comme, détenir, occuper, habiter, demeurer, passer le temps, faire, soigner, aller (en parlant de l’état d’une personne)]

« Je ne saurais tenir pour acquis les définitions proposées pour le mot Habere car elles présentent toutes les structures d’un corps (organique, inorganique, minéral, terrestre, céleste, sentimental etc…) et suscitent presque toutes les étapes de dépendance, pas à pas, de celui-ci face à lui même, à l’autre, à l’étranger et au territoire.

posséder c’est être et avoir tout à la fois, où contenir, porter en soi, sur soi, détenir revient au corps interne, comme l’on dit de l’oreille interne, tympan de soi intensément constitué qui me tient, m’édifie et m’individualise .

En être maître est déjà plus douteux, plus fragile, plus difficile à tenir .

Si j’occasionne et suscite un sentiment, c’est hors de moi, vers l’autre, avec néanmoins un ressenti toujours interne, susceptible de faire naître une émotion dans un va-et-vient diffus vers autrui que je tiens pour, que je regarde comme dans ce même espace de liens envers l’étranger ou l’étrangère, -je l’épie !

D’abord prendre et garder, tenir un territoire, pour survivre !

Y échafauder une fonction, protectrice et nourricière, l’administrer, même si cet Etat peut paraître si petit, c’est une construction morphologique si complexe, si dense, si changeable, si multiple (à tel point que l’on peut s’y perdre !), une morphogenèse prédatrice, vorace, où le corps de l’un est celui de l’autre, où occuper l’intérieur de soi, y habiter, y demeurer, c’est avoir et être, savoir et connaître cette minuscule Babel au squelette externe, où je fais passer le temps !

Être a l’intérieur de soi, avoir momifié chaque strate où le pas à franchir (l’opercule) traite la constitution comme une identification où se mêle semblance, ressemblance et dissemblance .

Le coquillage est ceci ou cela !

Alors je soigne la doublure, le « je est un autre « la demande extérieure à l’environnement avec pour seule mémoire l’assurance de l’avoir bâti !

Et la mer allée avec le soleil…. » (Didier Petit, février 2016)


En écho à l’exposition, le CAIRN centre d’art co-produit le prochain ouvrage de Didier Petit.
Éditions Filigranes

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