Univers Inférieur – Alessandro Quaranta

 

UNIVERS INFÉRIEUR

Alessandro Quaranta

Exposition du 28 Septembre au 30 Novembre 2019

Vernissage le 27 Septembre, à 18h

 

Visites commentées et gratuites à 15h, tous les samedis d’octobre et tous les mercredis de novembre, au Cairn.

 

Une publication accompagnera l’exposition, avec les textes de Giulia Pagnetti, Alessandro Quaranta et Carlo Fossati, publié chez Silvana éditeurs. En vente à la boutique du Cairn et au Musée Gassendi.

 

En résidence au Cairn pendant plusieurs semaines, Alessandro a parcouru différents sites de la Réserve Géologique de Haute Provence en se promenant entre forêts, sentiers et villages. La curiosité de se mettre à l’écoute d’une mémoire sonore imprégnée dans les montagnes, l’a amené à explorer les alentours de la Tête de l’Estrop, un des sites les plus désertique et rocailleux autour de Digne-les-Bains. L’immersion dans l’espace et la rencontre avec les bruits de différents animaux le pousse à imaginer le scénario d’une vidéo tournée au Lac des Eaux-Chaudes (Prads Haute-Bléone), où le monde aérien et sous-marin entrent en dialogue. À ce tournage a participé une des élèves de l’école élémentaire d’Augiers où l’artiste a travaillé lors d’un workshop en 2018. 

Autour de cette nouvelle vidéo, l’exposition explore la possibilité d’interpréter les signes multiples qui se manifestent dans l’environnement naturel, comme des oracles à déchiffrer. Comment interpréter ces signes par une prédisposition innée, issue de l’origine commune à tous les êtres vivants? Comment se mettre à l’écoute, observer,  parler aux animaux par un langage inconnu, scruter et suivre les pistes qui nous révèlent la mémoire des lieux?
D’autres œuvres de l’artiste viendront questionner la ligne de frontière entre intérieur et extérieur, entre visible et invisible.

Le projet vidéo « Les animaux de Stella », réalisé dans le cadre de cette exposition a reporté le prix nctm e l’arte 2018.

Le temps passé au Cairn m’a permis de me concentrer plus précisément sur mon attitude et ce à quoi elle mène. Le silence spectral que j’ai perçu durant mes marches dans le paysage hivernal des environs de Digne a réveillé en moi un besoin ancestral de retrouver une posture utopique. Un besoin de restaurer une communication, entre les humains et les animaux, à différents niveaux de langage. Mon but, comme résultat de cette recherche est de réaliser un court-métrage. (Alessandro Quaranta)

 

Alessandro Quaranta, Les animaux de Stella, extrait vidéo, 2019

Lac des Eaux-Chaudes, photo Alessandro Quaranta, 2018.

 

Alessandro Quaranta est né à Turin, en Italie, en 1975.
Artiste vidéaste, son travail a été montré dans plusieurs institutions: le GAM (Musée d’art moderne de Turin, 2014) , la Fondation Sandretto Re Rebaudengo, Autograph ABP (Londres, 2012), Musée d’art moderne de Louisiane (DK, 2011), PAV (Turin, 2010), CESAC (Caraglio, Cuneo, 2010), Musée d’art contemporain de Caracas, Venezuela (2009), DOCVA (Milan, 2008), CareOF (Milan, 2005). Il a participé à la triennale du Valais, Suisse en 2014 et à la biennale de Lyon en 2009.

 

 

 

Événements en lien avec l’exposition :

Mardi 24 septembre, 18 h

Résonances d’autres mondes

Intervention sonore de l’artiste Alessandro Quaranta
À la médiathèque Provence Alpes Agglomération de Digne-les-Bains, 7 Rue Colonel Payan.

Des traces sonores enregistrées pendant la résidence au Cairn font résonner des paysages dévoilés parmi les livres de la médiathèque. Tout le corps sera impliqué pour pouvoir écouter attentivement, même les sons les plus faibles. 

Durée : 1h30 approx.

Gratuit, sur réservation

 

Lundi 4 novembre, 18 h

POUR UNE NOUVELLE PHILOSOPHIE DE LA NATURE

Conférence de Roberto Casati

à l’IDBL, école d’art intercommunale de Digne-les-Bains, 24 avenue de Saint-Véran.

Conférence suivie d’un échange avec Alessandro Quaranta.

Pendant des millénaires les êtres humains ont égaré leurs chemins dans une nature qu’ils ont essayé de représenter et de mesurer dans le but de rendre la navigation sûre ou moins aléatoire. Notre système d’orientation biologique est basé sur la disponibilité de repères visuels lointains ; lorsque ces derniers ne sont pas accessibles (en mer ouverte, dans le brouillard, de nuit, dans les bois) nous ne pouvons qu’essayer de remédier par une négociation complexe entre la perception de l’environnement, sa représentation cartographique (ou sa description), et sa mesure par des instruments (compas, sextant).
Le GPS a changé radicalement la donne : l’environnement est doublé par une modulation ordonnée du champs électromagnétique, un véritable deuxième monde qui est le seul à être vu par les senseurs désormais disponibles dans des milliards de dispositifs. La navigation est une question résolue. On sait que cet avantage technologique comporte un affaiblissement de nos capacités natives à nous orienter et naviguer.
Mais un problème plus important mérite d’être soulevé. La carte nous obligeait à un va-et-vient perceptif constant avec ce qui nous entoure ; le GPS nous permet de ne regarder qu’un écran. Ne devant plus regarder l’environnement, nous ne l’observons plus. Or un environnement que nous n’observons plus, est un environnement que nous perdons.
La nouvelle philosophie de la nature est une philosophie de l’observation ; elle met à son cœur le contact perceptif et le regard attentif à ce qui nous entoure.

Roberto Casati dirige l’Institut Nicod à Paris. Philosophe des sciences cognitives, il a travaillé sur la représentation humaine de l’espace. Son livre Contre le colonialisme numérique (Albin Michel, 2014, trad. it. et es.) a suscité un débat sur la technologie à l’école. La lezione del freddo  –  La leçon du froid (Einaudi, 2017) est le récit d’une année dans le New Hampshire.

Durée : 2h approx.

Entrée libre