2019-2020 Yamile Villamil Rojas

Yamile VILLAMIL ROJAS – lauréate de l’appel à candidature 2019

La résidence a débuté en 2019, en raison du confinement et de la situation sanitaire elle s’est poursuivie jusqu’à l’hiver 2020. La restitution de son travail est à découvrir en ligne.

Cette restitution prend la forme d’un site internet témoignant de différentes rubriques, réinvestissant la forme du fanzine par le biais du numérique. Ce fanzine virtuel «Ammonite» est inspiré par l’almanach et présente les résultats des réflexions faites avec les néo-paysans rencontrés à Digne. Ces néo-paysans ont investi le territoire dans une quête de «mieux vivre» et ils ont mis en place des pratiques économiques plus cohérentes où la souveraineté alimentaire est au cœur de leurs réflexions.

Almanach colombien © Yamile Villamil Rojas, résidence de recherche au CAIRN, 2019

Yamile Villamil Rojas, artiste et chercheuse colombienne installée en France depuis 2013, s’intéresse aux pratiques collaboratives en art et travaille plus spécifiquement autour de rituels populaires et séculaires. La rencontre est une dimension fondamentale de ses projets qui questionnent les notions d’identité, d’altérité, de cultures et de territoires. Sa démarche s’inscrit dans une histoire de l’art participatif où il s’agit de créer dans l’espace social (et de s’intéresser à ses réalités) plutôt que dans l’atelier, collectivement plutôt que de manière isolée. L’œuvre n’est pas le fruit du travail de l’artiste seul, mais celui d’une collaboration en présence entre artiste et volontaires.

En résidence au CAIRN, elle a choisi de partir de la figure des Minkas* dans le but d’établir un «cercle de parole et de pensée» avec les habitant·e·s et d’engager ainsi une réflexion sur le corps comme «extension ou avatar de la terre que nous habitons» (Yamile Villamil Rojas). L’objectif, selon les propos de l’artiste, est d’interroger la manière dont la mémoire individuelle et collective se construit un «refuge» à travers le corps, les œuvres, les objets, les archives mais aussi à travers une certaine écologie de la relation. Faire surgir et (re)construire la mémoire d’un territoire en collaborant avec ses acteur·rice·s quotidien·ne·s pour contribuer à la réinvention des formes et lieux possibles du collectif.

* Pratique de rassemblement mise en place par les indigènes sur le continent américain dans laquelle une communauté engage un dialogue qui doit soutenir la mémoire individuelle et collective, en tissant les trames d’une société ou d’une culture. (propos de l’artiste dans sa note d’intention)

Yamile Villamil Rojas est née en 1985 à Bogotá. Elle vit et travaille à Paris depuis 2014. Artiste et chercheuse, elle a obtenu un Master 1 en Esthétique, Pratique et Histoire des Arts Plastiques et un Master 2 en Médias, Design et art contemporain à l’Université Paris 8. Actuellement, Yamile Villamil Rojas poursuit un doctorat en Arts et Langages à l’EHESS de Paris et en Études et Pratiques des Arts à l’UQAM à Montréal. Elle a réalisé plusieurs projets de co-création en France et en Colombie. Ses projets ont été présentés dans le cadre d’expositions personnelles et collectives telles que Visions Magiques (jardin botanique José Celestino Mutis – Bogotà), Ici & ailleurs (Espace Khiasma, Paris), Papier Machine (bibliothèque Levi Strauss, Paris). Yamile Villamil Rojas mène des « médiations créatives » (Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être, Béton salon centre d’art et de recherche, Paris) et intervient régulièrement dans des publications et comme conférencière (musées et centres culturels en France et en Colombie).

Mots mêlés ©Yamile Villamil Rojas, résidence CAIRN 2019