Printemps 2020 – Artémis & Paul Armand Gette 50 ans de conversations

ARTÉMIS & PAUL ARMAND GETTE

50 ANS DE CONVERSATIONS

Commissaire Blandine Chavanne

 

Exposition du 6 juillet au 2 novembre 2020

 

Paul Armand Gette est né à Lyon en 1927. Après un début de carrière professionnelle, il décide de se tourner, dès le début des années 1960, vers une carrière artistique, utilisant ses connaissances en botanique et en géologie qu’il introduit dans le monde mythologique. Artiste inclassable, il se joue des étiquettes, brouillant les limites entre Sciences Naturelles, littérature, poésie, mythologie et histoire de l’art. Peinture, sculpture, photographie, texte, tous les médiums sont convoqués pour nous proposer une lecture singulière du monde qui nous entoure.

Bien qu’ayant bénéficié de nombreuses expositions personnelles, l’exposition « Artémis & Paul Armand Gette, 50 ans de conversations  » est la première rétrospective permettant de voir la cohérence de l’œuvre à partir du fil rouge qu’est la grande déesse Artémis, qu’il a souvent rencontrée sur le territoire dignois qu’il arpente depuis près de 15 ans et qu’il a convoquée dans les œuvres inspirées présentées au Cairn.

Artémis déesse de la chasse et de la nature, accompagnée de ses nymphes est une source d’inspiration inépuisable. L’image de la déesse est découverte par le jeune Paul Armand sur une carte postale adressée à sa mère ; dès lors elle ne cessera de l’inspirer : depuis le papillon Parnassius apollo L. découvert en 1933 sur le Massif de la Grande Chartreuse, rappelant le frère jumeau d’Artémis, jusqu’aux cascades de Fontchaude et du Saut de la Pie, étapes du parcours « Des cheveux de Vénus aux Splendeurs de la Nuit, proposition transectale de Digne à Auzet et vice-versa», que l’artiste propose en 2012 dans le cadre de la route de l’art contemporain (VIAPAC).
S’appuyant sur de célèbres prédécesseurs (Cranach, Van der Lisse, Watteau, Courbet, Corot, Duchamp,…), Paul Armand Gette n’a de cesse de débusquer la présence de la Grande déesse partout où il séjourne. C’est ainsi que sur la plage de Malmö en 1969, à Berlin en 1971 ou à Kassel en 1982, il recueille et fait l’inventaire des plants d’Artemisia maritima L. ou vulgaris L. qui se trouvent sur son chemin.

Mais c’est sans doute en 1986, lors d’une conversation avec le critique d’art Bernard Marcadé, qu’ayant regardé avec une attention très particulière le tableau de Cranach conservé à Besançon, intitulé « Nymphe à la source », que Paul Armand Gette débusque la Grande déesse au repos  : en effet, tous les éléments lui font référence : son arc et ses flèches, le chêne et la cascade où nous savons qu’elle aimait s’y baigner pour se reposer. L’artiste use alors de son imagination et entend y voir également la miction ou les menstrues de la déesse. À compter de cette date de très nombreuses œuvres font référence à Artémis et ses nymphes. Paul Armand Gette développe alors une nouvelle proposition : la « liberté du modèle » et fixe avec son objectif de nombreuses nymphes qui actualisent certains épisodes de la mythologie. La très grande modernité des engagements d’Artémis en fait un modèle pour nombre de jeunes femmes. Fort de ses connaissances en géologie et en botanique, l’artiste transforme tout notre environnement en des épisodes de la vie de la Grande déesse à travers des blocs d’éclogite, de rhyolithe ou de calcaire corallien, de feuilles de chêne ou d’Artemisia vulgaris L., disparaissant derrière une veste camouflage pour ne pas subir le sort d’Actéon.

Ainsi, cette rétrospective propose de suivre la quête de Paul Armand Gette à travers ses photographies, ses installations, ses peintures, dessins ou aquarelles, sa pyrotechnie, ses vidéos et ses textes et lectures qui sont inspirés par les lieux qu’il arpente  : Le Puy-en -Velay, Bordeaux, New York, Rome, Sète, Nancy, Paris, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, Poitiers, Cali, Copenhague, Stockholm, Fukuoka, Porto Alegré, l’Islande, Londres, Düsseldorf, Orléans , Munich…

Blandine Chavanne, commissaire de l’exposition

 

 

© Paul Armand Gette, Bénédicte en Artémis

 

© Paul Armand Gette,  La cascade

 

 

 

 

 

 

 

 

Événements en écho à l’exposition – octobre 2020 :